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Les critères de marginalité du greffon rénal rendent compte de l’impact des caractéristiques du donneur sur le risque d’échec de greffe. Afin de mieux évaluer un greffon en tenant compte du donneur et du receveur, l’objectif de cette étude était l’identification des caractéristiques du receveur qui modifiaient les capacités prédictives d’un score de marginalité du donneur.
Nous avons inclus 8299 receveurs adultes d’un unique greffon rénal en première ou deuxième greffe entre 2000 et 2022 dans la cohorte multicentrique française de donneurs décédés DIVAT.
A partir de l’échantillon d’apprentissage composé de deux tiers de la cohorte (N=5533), nous avons estimé un modèle de Cox prédictif du temps entre la greffe et le décès, le retour en dialyse ou la retransplantation. Nous avons validé le modèle sur le troisième tiers (N=2766) pour la validation interne, et sur une cohorte de patients de deux autres hôpitaux français (N=3178) pour la validation externe.
Le modèle définissant le score de marginalité par 5 variables du donneur présentait de bonnes performances pronostiques. La seule variable modifiant significativement l’effet de la marginalité était l’âge du receveur. Recevoir un greffon marginal était associé à une plus grande augmentation du risque d’échec de greffe pour les patients âgés (HR=1.12 [1.09-1.15] pour une augmentation de 0.1 unité de marginalité) que pour les patients plus jeunes (HR=1.02 [0.99-1.05] pour une augmentation de 0.1 unité de marginalité). Les valeurs du score variaient de 0 à 1.9.
Ces résultats suggèrent une évolution vers une définition relative de la marginalité, i.e. dépendante du profil du candidat à la transplantation, ainsi qu’une potentielle extension de la greffe de greffons marginaux vers des receveurs plus jeunes dans les cas où leur utilisation est jugée pertinente par les équipes de soins.