Une induction par basiliximab est recommandée en transplantation rénale (TR) chez les patients à faible risque immunologique (FRI). Néanmoins, son impact réel sur le risque de rejet aigu (RA) et de perte de greffon est controversé.
Dans notre institution, les patients à FRI (absence d’anticorps anti HLA historique ou à j0) reçoivent une induction par basiliximab en cas de greffe par donneur vivant (DOVI) et aucune induction en cas de greffe par donneur décédé. L’immunosuppression de maintenance est identique, comprenant une association de tacrolimus, mycophénolate et stéroides.
Dans cette étude monocentrique rétrospective, nous avons inclus tous les patients adultes à FRI ayant bénéficié d’une TR entre 01/01/2015 et 31/12/2022 (à l’exclusion des greffes ABO incompatibles et multiorganes).
Parmi les 471 patients inclus, 354 ont reçu une greffe par donneur décédé - « groupe dcd »- et 117 une greffe par DOVI-« groupe dovi ». Les patients du groupe dcd vs dovi étaient plus souvent des hommes, plus âgés et ont bénéficié de moins de greffes préemptives. Le nombre médian (IQR) de mismatch HLA A-B-DR était de 3 (2-3) et 2 (2-4) dans les groupes dcd et dovi, respectivement. Les survies sans RA à 6 mois, 1 an et 5 ans étaient similaires entre les 2 groupes (Figure1) ; de même que la survie à 5 ans sans atteindre un critère composite (RA traité ou perte de greffon) (p=0.21) A 5 ans, l’incidence de de perte de greffon (p= 0.074) et de décès (p=0.6) était similaire dans le groupe dcd vs le groupe dovi.
Chez les patients à FRI, le basiliximab n’a pas montré de bénéfice en terme de risque de RA traité et de perte de greffon dans les 5 ans post TR comparé à une stratégie sans induction.