Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  

CO-T02 - L’expression endothéliales des antigènes HLA-II varie selon la sous-classe: une piste pour comprendre le rejet humoral ?

Stéphanie Béland

Introduction

Les antigènes HLA (human leukocyte antigen) sont la principale cible des alloanticorps et lymphocytes T allospécifiques impliqués en rejet de greffe. En comparaison avec l’effort de recherche consacré à la compréhension du développement des alloanticorps, on connaît peu la variabilité de l'expression de leurs ligands, les antigènes HLA, sur l’endothélium. 

Patients et méthodes

L'hypothèse est qu'il existe une variabilité interindividuelle dans l'expression des HLA.

Résultats

Nous avons généré des lignées cellulaires endothéliales à partir de cellules mononucléaires du sang périphérique humain (n = 39). Les cellules ont été analysées par cytométrie en flux et immunofluorescence. Un génotypage a été réalisé pour évaluer la relation entre l'expression de HLA-DQ et le génotype. Deux cohortes de greffés rénaux ont été analysées pour corréler les mismatch HLA-DQ avec l'étendue des lésions microvasculaires intragreffon.

Discussion

Nous avons observé une grande variabilité dans l'expression des HLA de classe II, non seulement entre les individus, mais également entre les sous-classes. En particulier, les antigènes HLA-DQ avaient une expression de surface allant de 0 à 85 % de cellules positives. Pour un individu donné, cette expression était reproductible entre les colonies endothéliales et les cellules présentatrices d'antigène. Le marquage intracellulaire a montré une grande quantité d’HLA-DQ cytosolique, suggérant une différence au niveau du traffic membranaire plutôt que transcriptionnel. Par ailleurs, HLA-DQ5 et 6 étaient associés à des niveaux d'expression plus élevés, tandis que HLA-DQ7, -DQ8 et -DQ9 à des niveaux inférieurs. Dans les cohortes cliniques, les incompatibilités HLA-DQ5 étaient associées à une augmentation des lésions microvasculaires dans le greffon. 

Conclusion

Ces données remettent en question le paradigme selon lequel les antigènes HLA de classe II sont une seule entité génétique et post-traductionnelle. Les travaux en cours permettront de mieux comprendre les déterminants de l’expression endothéliale de surface, avec une implication majeure en suivi et thérapeutique de transplantation, maladies auto-immunes et potentiellement d’oncologie.