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Chez les patients dialysés en FA non valvulaire, aucun essai randomisé ne conclut à la supériorité des AOD sur les AVK. Les données observationnelles suggèrent une balance bénéfice/risque favorable aux AOD. En Europe, ils sont « non recommandés » et peu prescrits dans cette population.
La CME a lancé une enquête sur l'anticoagulation des patients dialysés en FA non valvulaire.
Les néphrologues des 10 équipes de l'établissement ont reçu par mail un lien vers un questionnaire en ligne en décembre 2023, clôturé en janvier 2024.
Sur les 63 néphrologues, 36 (57%) ont répondu. 94% prescrivent des anticoagulants, avec des AVK en première intention pour 84%. Parmi les AOD prescrits, l’Apixaban 2,5mgx2/j est cité dans 77% des réponses. Pour les néphrologues n’ayant pas recours aux AOD en première intention, ce traitement est utilisé au cas-par-cas par 14% (calciphylaxie, INR labiles et/ou thromboses veineuses ou d’abord vasculaire). 97% jugent que l’absence de positionnement des sociétés savantes est une raison au non-recours, et 100% évoquent l’absence de recommandations. Ces raisons sont plus plébiscitées que l’absence d’AMM (86%). Les autres motifs sont moins plébiscités (cf figure). Enfin, 78% considèrent qu’une prise de position de la CME en faveur des AOD augmenterait leur probabilité d'y recourir.
La pratique majoritaire des néphrologues face à une FA non valvulaire chez un patient dialysé est de recourir à une anticoagulation par AVK en une prise par jour. Les 2 arguments les plus plébiscités pour justifier cette approche sont : 1/ l’absence de recommandations en faveur des AOD, et 2/ l’absence de positionnement des sociétés savantes.
A l’issue de cette enquête, la CME a proposé à la Commission Dialyse de la SFNDT de prendre position. Elle s’est positionné, à l’unanimité des votants, favorable aux AOD comme alternative aux AVK dans cette indication (hors patients en attente de greffe). Plusieurs équipes ont modifié leurs pratiques. Ces résultats démontrent le besoin d’un positionnement collectif pour faciliter la prescription hors-AMM lorsque les données scientifiques le justifient.