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La greffe d’îlots pancréatique est associé avec un bénéfice prouvé sur l’équilibre glycémique par rapport à une insulinothérapie optimisée dans des essais randomisés. Cependant, il n’existe pas de données robustes concernant l’impact de la greffe d’îlots sur le pronostic à long terme du patient diabétique de type 1 transplanté rénal.
L'objectif de l'étude est d'évaluer l'impact de la greffe d'îlots pancréatiques chez le patient diabétique de type 1 transplanté rénal sur la mortalité et la perte de greffon.
Chaque receveur diabétique de type 1 greffé d'un rein en France entre 2000 et 2017 a été inclus. Les patients greffés d’îlots ont été comparés à des contrôles sous insuline seule grâce à une méthode d’appariement sur un score de propension dépendant du temps (utilisant les variables suivantes : année de transplantation, âge du donneur et âge du receveur, créatinine sérique, HBA1c, IMC, maladies cardiovasculaires) qui permet d'assurer la comparabilité des patients au moment de la transplantation d'îlots. Le critère de jugement principal était l’échec de greffe rénale, défini par le retour en dialyse ou le décès.
Sur les 2393 patients diabétiques de type 1 transplantés rénaux sur la période d’étude, 381 patients étaient éligibles au matching, dont 47 patients greffés rein-îlots, pour un délai médian de suivi de 108.1 mois (63.0-154.4). Le délai médian de la greffe d’îlots était de 34.8 mois [21.8;48.4] et la probabilité d’insulino-indépendance et de survie des îlots à 5 et 10 ans étaient respectivement de 46.3% IC95[33.9-63.2] et 38.7% IC95 [25.9-57.8]; et 87.2% IC95[78.2-97.3] et 78.2% IC95 [66.2-92.4]. Après matching, on observe un effet protecteur significatif de la greffe d’ilots pancréatiques par rapport à l’insuline seule sur l’échec de greffe rénale (HR= 0.48 (0.20-0.94), principalement expliquée par un effet protecteur sur la probabilité de décès (HR= 0.38 (0.11-0.95)).
On observe une association significative entre la greffe d’îlots pancréatiques et le risque d’échec de greffe rénale et de décès chez le patient diabétique de type 1 transplanté rénal. Ces résultats incitent à promouvoir l’accès à cette technique dans cette population.