La découverte sur une biopsie du greffon rénal de lésions suggestives de rejet humoral (ABMRh) en l’absence de DSA-HLA (DSAnegABMRh) est un évènement fréquent de signification pronostique incertaine. L’objectif de cette étude est d’étudier l’impact de ces lésions sur la survie du greffon.
Etude de cohorte monocentrique de transplantés rénaux successifs (01/2009 à 10/2021).
Les biopsies ABMRh ont été identifiées selon les deux premiers critères de la classification de Banff 2019 puis classées en DSAnegABMRh ou DSAposABMRh selon le résultat d’une recherche de DSA concomitante (Luminex Single Antigen).
Un total de 1980 transplantations rénales consécutives, ayant généré 5473 biopsies du greffon, ont été évaluées. 671 biopsies (12.3%) issues de 411 patients (20.8%) ont été classées dans le groupe ABMRh (92 (19-340) jours après la transplantation, 62% de biopsies pour cause). Le diagnostic d’ABMRh dans la 1ère année était associé à un risque augmenté de perte du greffon (p<0.0001, log-rank, Figure 1A). Un tiers (34.5%) des biopsies ABMRh était diagnostiqué en l’absence de DSA circulant (DSAnegABMRh). Alors que le diagnostic de DSAposABMRh avait un fort impact pronostique sur la survie du greffon (p<0.0001, Figure 1C), le diagnostic de DSAnegABMRh n’avait pas d’impact pronostique significatif (p=0.14, Figure 1D) comparé aux non-ABMRh. La positivité du C4d ne semblait pas modifier l’impact pronostique dans chacun des groupes.
Le diagnostic de DSAnegABMRh au cours de la première année post-transplantation a un impact pronostique limité sur la survie du greffon rénal, moins délétère que celui de DSAposABMRh.