Gilbert LAGRUE - 1922-2016

Lagrue

Madame, Monsieur,

Nous avons la tristesse de vous faire part du décès du Professeur Gilbert LAGRUE, survenu à l’âge de 93 ans. Nommé interne des hôpitaux de Paris en 1950, puis devenu chercheur à l’Institut national d’Hygiène, le Professeur LAGRUE a été nommé Professeur des Universités au premier concours de la réforme Debré en 1961.

Néphrologue à Broussais et à Créteil de 1961 à 1991, il construisit la fonction médicale d’aide au sevrage tabagique pendant les 25 ans qui suivirent. Sa capacité d’écoute des personnes malades s’est exercée pendant tout ce temps, de la pédiatrie à l’addictologie dont il développa le versant du tabagisme. La bienveillance, la curiosité intellectuelle et la passion de la recherche ont caractérisé ces années de travail permanent.

Ses contributions majeures, marquées par l’originalité de la question posée, le soin du lien créé entre la caractérisation des malades et le travail expérimental, ont été reconnues sur le plan international, du Japon aux Etats-Unis. Il a favorisé une recherche allant de la génétique et de la pharmacologie à la psychopathologie et à la santé publique. Il a structuré l’approche clinique des personnes sévèrement dépendantes du tabagisme ou déjà victimes de ses conséquences, en prenant mieux en compte et simultanément les multiples facettes psychologiques et pharmacologiques de cette dépendance.

Quand vint l’heure de son départ officiel en retraite, Gilbert LAGRUE a eu la jeunesse d’esprit, l’enthousiasme et la conscience du service à rendre par la médecine, en faisant pendant 25 ans un nouveau métier : l’aide au sevrage tabagique. La contribution apportée par Gilbert LAGRUE à la médecine, reconnue par l’ensemble de la communauté hospitalière, est remarquable par sa qualité et par sa durée exceptionnelle, de 1950, date de sa nomination à l’Internat, à 2013, date de la publication de son dernier livre.

Le Professeur LAGRUE a souhaité que les Sociétés de Néphrologie et de Tabacologie réfléchissent ensemble en 2017 sur le futur des malades qui les concernent, et sur les avancées de la recherche exercée dans toute sa capacité de translation entre les disciplines scientifiques, sociales et médicales.

Le cabinet du Directeur général