La transplantation rénale par don vivant est la meilleure suppléance rénale. L’absence de patch aortique complexifie les anastomoses vasculaires. La relation entre fonction rénale et pluralité artérielle (PA) du transplant a été peu étudiée en don vivant. L’objectif de notre étude a été d’évaluer l’impact de la PA sur la fonction rénale du transplant issu de donneur vivant.
Cette étude monocentrique rétrospective concernait des receveurs adultes d’un rein issu de donneur vivant du 01/03/2014 au 01/07/2023. Le critère principal était le débit de filtration glomérulaire (DFG) estimé à 1 an post-transplantation.
Un matching par score de propension a été réalisé sur le nombre d’artères du transplant (≥ 2 artères versus 1 artère) avec un ratio 1:2. Des analyses univariées et multivariées, un modèle de risque compétitif et des analyses de survie ont permis de modéliser la fonction du transplant selon la PA.
160 receveurs ont été inclus, dont 45 avec une PA du transplant (28%). Le délai moyen de suivi était de 5,1 ans. Le groupe PA ne présentait pas de modification significative du DFG estimé à 1 an post-transplantation (54,7 contre 57,9 ml/min/1,73m2, p=0,2). La PA serait associée à un surrisque de complications vasculaires précoces (OR 8,11 [1,86-56,1] p=0,011). Le modèle de risque compétitif analysant un événement composite rénal (diminution ≥ 50% du DFG estimé ou atteinte du stade 3B de MRC) ajusté sur l’âge du donneur montrait une association significative entre le risque de dégradation de fonction du transplant à long terme et la PA (HR 1,89 [1,22-2,93] p=0,005) (Figure). En analyse de survie en sous-groupe, la PA majorerait le risque de dégradation de fonction du transplant de façon significative à partir d’un âge donneur de 60 ans (p<0,001).
Dans notre étude, la PA du transplant rénal dans le cadre du don vivant aggraverait la progression de la MRC à long terme.
